Marché des grains Des tensions sur l’offre mondiale de maïs et de blé
France export céréales organisait le 6 octobre 2020 une rencontre digitale sur l’offre céréalière en 2020/2021 pour Tunis et Casablanca, et a présenté les prévisions mondiales de l’offre et la demande en céréales.
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Pour la période 2020-2021, France export céréales prévoit des importations pour le Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) d’environ 11,7 millions de tonnes de blé meunier, 8 millions de tonnes de maïs, 2,7 millions de tonnes de blé dur et 1,6 millions de tonnes d’orge. L’Afrique Subsaharienne évalue ses besoins à 9,6 millions de tonnes de blé meunier et 0,2 millions de tonnes de blé dur.
Une offre tendue en maïs
Si la production mondiale est bonne, la demande est également en hausse. « La Chine est très présente aux achats, que ce soit en maïs, blé ou orge, indique Jean-Baptiste Herman du Synacomex. On sent une volonté de restocker. » Selon lui, les chiffres avancés par l’USDA (ministère de l’agriculture américain) de 7 millions de tonnes de maïs importés par la Chine sont largement sous-estimés. « Le marché pense que 20 à 25 millions de tonnes ne sont pas représentés dans le bilan USDA aujourd’hui ». Les importations de maïs au Maghreb sont prévues en baisse à 8 millions de tonnes, lié à la baisse du tourisme.
Des problèmes logistiques en Australie et en Russie
L’an dernier, une grande partie de blé argentin est allé en Asie en raison d’une baisse de production australienne. « L’Australie marque son retour cette année, avec une production de blé de près de 30 millions de tonnes. Le blé argentin devrait ainsi se retrouver de façon compétitive sur le marché de l'Algérie et du Maroc, explique Jean-Baptiste Herman. La question de la réelle capacité d’exportation australienne se pose cependant. Les lignes de chemins de fer ont été peu utilisées ces dernières années, ce qui pourrait créer un problème de logistique interne pour amener la marchandise vers les ports. »
La Russie affiche une forte production. Cependant, « il a fait très sec en Ukraine et Russie au moment des semis de blé, ce qui a tendu le marché et créé une rétention des fermiers qui ont développé le stockage à la ferme. Cela entraine un manque de liquidité sur le marché, et une augmentation du prix », note l’expert. Le sud de la Russie, le « grenier à grain pour l’export international » a par ailleurs une récolte plus faible. « Le blé devra venir de l’intérieur du pays, ce qui entraine des frais logistiques plus élevés et temps de trajets plus longs. »
Le blé français s’est éloigné de ses destinations historiques au profit de la Chine. Toutefois, « avec la remontée des prix en Mer Noire et en Europe du Nord, la France redevient compétitive sur ses marchés historiques, mais avec moins de surplus exportable pour les pays tiers ».
La demande en orge tirée par la Chine
L’Australie, l’Argentine et le Canada voient leur production d’orge en hausse. La demande est tirée par la Chine et l’Arabie Saoudite, « sachant que la Chine ne prend pas toutes les origines et privilégie l’orge française, ukrainienne, argentine et canadienne ». Au Maghreb, la diminution de production ne se traduit pas par une hausse des importations, à 1,6 millions de tonnes.
Le blé dur canadien compétitif
Le Canada voit, de plus, sa production de blé dur augmenter de 2 millions de tonnes, avec une qualité jugée très bonne. « Cela a un effet négatif sur le prix en France. Le bilan français est sous tension, avec une importante baisse des exports vers les pays tiers. Il sera difficile d’être compétitif face au Canada. »
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